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Les Echos du Sud-Ouest

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commercialisation de la noix de cajou: A Batié le prix du kilogramme en deçà du prix planché


A Batié province du Noumbiel, région du Sud-ouest, la plus part des producteurs d’anacarde Ont fini de récolter les noix de cajou. L’heure est à la vente. Seul bémol au lieu de s’en réjouir, les producteurs sont inquiets au regard des prix que leur proposent les commerçants  qui sont en deçà du prix planché bord champs fixé à 300 franc le kg.  Bafujiinfos a fait une immersion dans ce dossier.

                     Arbre de l’anacarde pris à Batié

Tiolonté jean Hien, est septuagénaire résident dans la ville de Batié. Il produit de l’anacarde sur une superficie de plus de 40 Hectare à konkera un village situé à une dizaine de Km de Batié. Après la mise en terre des graines de l’anacarde,  il lui a fallu attendre 3 à 4 ans pour commencer à voir les retombés de sa production.  Si dès ses débuts jean Hien  a connu une période de vache grâce,  ces dernières années les affaires sont au ralenti. La raison il n’arrive plus à faire de bonnes affaires dans la production de l’anacarde. Les prix sur le terrain laissent à désirer. « Nous nous sommes investis dans la production de l’anacarde dans l’espoir d’en tirer profit.  Malheureusement  cette année nous nous rendons compte que nos efforts sont vains. Les dépenses que nous effectuons sont plus que ce que nous gagnons . Regardez cette année, j’ai récolté plus de 06 tonnes mais  quand les acheteurs viennent ils proposent 250 franc et parfois 200 franc. C’est comme si on se fatiguait inutilement.  » a regretté Jean Hien avant de s’allonger sur une chaise en bois d’une mine triste.

Comme lui, ils sont nombreux les producteurs d’anacarde dans la province du Noumbiel qui voient leurs efforts mal récompensés. Le vendredi 05 mai 2023, à 09h nous retrouvons un groupe de producteurs assis devant un magasin de stockage des noix de cajou et de céréales. Parmi eux, se trouve Baptiste SOME. Il exploite un champ d’anacarde d’environ 10 hectares. Aujourd’hui il se demande s’il pourra se sacrifier dans sa plantation comme il l’a fait au début.« Cultiver un champ d’anacarde n’est pas chose aisée. Après les semis il faut attendre un bout de temps avant de commencer la récolte. Avant d’arriver à la récolte même Il faut entretenir les plants, les traiter convenablement. Tous ses efforts et à la fin vous n’avez pratiquement rien. C’est décourageant. »

                    Baptiste SOME/ producteur d’anacarde à batié

Vendre la noix de cajou en dessous du prix planché à qui la faute ?

Pour récompenser les efforts des producteurs le gouvernement de concert avec les acteurs de la filière anacarde a fixé le prix planché bord champs. Vendre le kilogramme de la noix de Cajou à un prix inférieur à celui arrêté est formellement interdit. Mais la réalité sur le terrain est tout autre lâche Rémeo Zongo producteur à Batié. « le prix planché de cette année est fixé à 300 franc, mais actuellement on se retrouve sur le marché avec 150/200/250 franc. Les acheteurs ont toujours trouvé des justifications pour acheter à vil prix les noix de cajou aux producteurs ».

Une situation imputable aux producteurs eux même, qui parfois manquent d’organisation mais aussi  aux autorités qui trainent le pas dans le suivi des prix qu’elles fixent.

« Nous reconnaissons que bon nombre de producteurs ne sont pas affiliés à des société coopératives ou à des groupements. Donc facilement quand les acheteurs viennent leur proposer le prix même s’il est bas, le producteur par ignorance ou par pression sociale n’a d’autres choix que de vendre » explique  Roméo ZONGO. Il poursuit en ces termes « je trouve aussi que cette situation est en partie due à la mauvaise politique de la filière. Quand on fixe le prix il faut aussi veiller à ce que le prix soit respecté, et c’est aux autorités de trouver les moyens pour ça ».

Des producteurs entre découragements et espoir

En dépit des nombreuses difficultés que rencontrent les producteurs de l’anacarde, ils ne comptent pas baisser les bras. Ils appellent les autorités à jeter un regard favorable à la filière surtout en mettant en place un système de suivi des prix planchés. Cela éviterait aux producteurs de brader leurs récoltes. Pour Issaka OUEDRAOGO producteur d’anacarde depuis les années 1998 par ailleurs président des producteurs de la région du Sud-ouest, « il faut que les autorités ouvrent l’œil et surtout le bon pour que la filière anacarde soit vraiment porteuse. Il ne faut qu’elle soit porteuse de nom et au fond les producteurs n’en bénéficient pas ».

La Production Provinciale de la noix de cajou dans la province du Noumbiel est estimée à près de 50.000 tonnes selon Issaka OUEDRAOGO.

Selon le ministère en charge du Commerce, en 2021, l’anacarde était classée deuxième produit agricole exporté. En 2020, elle occupait le 4e rang des produits d’exportation du Burkina Faso, avec une valeur de 39 milliards de F CFA, soit 1,6% des exportations totales au Burkina. SM.DAH

 



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