La Coupe d’Afrique des Nations 2019 n’aura plus lieu au Cameroun. Ainsi en a décidé le Comité exécutif de la Confédération africaine de football lors de sa session tenue le 30 novembre 2018 à Accra (Ghana). Le retard dans la construction des infrastructures sportives explique en partie la décision de la structure faîtière du football continental.
Le Cameroun n’est pas prêt pour abriter la CAN 2019. Telle a été la conclusion du comité technique chargé de l’évaluation des préparatifs de la CAN. Lors de la session du Comité exécutif de la CAF tenue à Accra, à la veille de la finale de la CAN féminine qui a connu le sacre du Nigeria, l’instance continentale du football a décidé de s’aligner sur la conclusion de la structure chargée de l’inspection des travaux de construction des infrastructures sportives au Cameroun.
« Aujourd’hui nous avons pris la décision de retirer la CAN 2019 au Cameroun », a déclaré Ahmad Ahmad à l’issue de dix heures de débats à huis clos du Comité exécutif. Le verdict s’explique par le fait que « la CAF a noté que plusieurs conditions de conformité n’étaient pas remplies et qu’il y avait un manque entre ce qui est nécessaire pour l’organisation d’une CAN et la réalité sur le terrain au Cameroun ». Selon le patron de la CAF, le pays de Paul Biya pourra être retenu pour l’organisation d’une prochaine CAN sans en dire laquelle.
Pour sauver la situation, Ahmad Ahmad a indiqué qu’un appel à candidature sera ouvert bientôt et qu’un cabinet sera engagé pour désigner le pays qui va abriter la CAN 2019. Déjà, deux pays sont visiblement prêts pour cela. Le Maroc, candidat malheureux à l’organisation du Mondial 2026 et l’Afrique du Sud, seul pays africain à organiser la Coupe du monde en 2010. L’Egypte a, pour sa part, d’ores et déjà, indiqué qu’elle ne fera pas acte de candidature et qu’un « consensus s’était dégagé pour que le Maroc organise la CAN 2019 ».
Le gouvernement camerounais crie à « l’injustice »
Cette décision n’a pas fait d’heureux au Pays des Lions indomptables. Des Camerounais se sont dits choqués. « Le Cameroun ne mérite pas cela », ont même soupiré certains. Patrick Mboma, l’ancien attaquant des Lions indomptables, s’est dit en « colère et honteux » face à cette situation. En effet, le Cameroun est cinq fois champion d’Afrique et le premier pays africain à atteindre les quarts de finale d’un Mondial. C’était en 1990.
Le gouvernement camerounais a, pour sa part, dénoncé une « injustice » faite au pays. Le Ministre de la Communication, Issa Tchiroma Bakary, a fustigé, le 1er décembre dernier, la sentence de la CAF. « Cette décision, étonnante à plus d’un titre, ne rend assurément pas justice aux investissements colossaux consentis par notre pays et qui se traduisent aujourd’hui par de belles infrastructures modernes visibles de tous », a-t-il indiqué au cours d’une conférence de presse. Avant d’ajouter que le gouvernement poursuivra ses efforts pour achever les infrastructures qui « sont la propriété du peuple camerounais »
Lefaso.net