Depuis le 4 août 2025, plusieurs pages et profils sur Facebook et TikTok relaient une information selon laquelle les villas meublées seraient interdites au Burkina Faso. Cette affirmation, largement partagée, s’avère trompeuse. Après vérification, il s’agit d’une mésinformation : bien qu’elle repose sur un fait réel, elle a été mal interprétée et déformée par ses diffuseurs.
Quelques publications relayant la fausse information
À l’origine, un communiqué du ministre en charge de la Communication, Pindgwendé Gilbert Ouédraogo, relayé dans les médias. Dans une vidéo, le ministre y évoque des mesures de régulation visant les villas meublées non conformes. Toutefois, certains internautes ont extrapolé ses propos en parlant d’une interdiction générale de ce type de logements, ce qui est faux. Une recherche approfondie sur Facebook, Google et d’autres plateformes avec les mots-clés « interdiction de louer des villas meublées » ne révèle aucune annonce officielle ou couverture médiatique appuyant cette thèse. Aucun média crédible ne mentionne une interdiction formelle.
Ce que dit réellement le ministre
Dans sa déclaration, le ministre Ouédraogo précise que seules les villas ne respectant pas la réglementation en vigueur sont concernées par des mesures de fermeture. Ces actions visent à :
- garantir une concurrence loyale avec les établissements hôteliers agréés,
- renforcer la sécurité dans un contexte marqué par l’insécurité,
- accroître les recettes fiscales de l’État.
Ainsi, des opérations de contrôle, de recensement et de sensibilisation sont prévues, assorties de sanctions pour les exploitants hors-la-loi. Pour être en règle, l’exploitation d’une villa meublée nécessite entre autres:
- une autorisation d’exploitation,
- et le paiement d’une redevance annuelle.

« Le contexte d’insécurité dans lequel nous sommes ne nous permet pas de tolérer de telles pratiques parce que nous ne savons pas qui est hébergé dans ces villas. Deuxièmement, cette pratique vient perturber le secteur du tourisme, un secteur formalisé qui contribue à l’économie du Burkina Faso. (…) Nous n’entendons pas baisser les bras. (…) Un numéro vert sera mis à disposition pour permettre des dénonciations, afin de renforcer notre efficacité sur le terrain », a expliqué le ministre.
Une régulation, pas une interdiction
Contrairement aux rumeurs, les villas meublées ne sont donc pas interdites au Burkina Faso. Seules celles qui ne respectent pas la réglementation sont visées. Dans un climat sécuritaire tendu, cette politique vise à assainir le secteur, protéger les citoyens et valoriser les acteurs touristiques en règle.
Face à la prolifération de fausses informations, il est essentiel de vérifier les sources avant de relayer une information. Ce n’est pas l’interdiction qui est à l’ordre du jour, mais bien la régulation. Et dans cet effort collectif, chaque citoyen a un rôle à jouer.
Le communiqué du ministre sur quelques médias :
AIB (https://www.facebook.com/share/p/16nV2AQPPx/ ),
minute.bf (https://www.facebook.com/share/v/1DPkvz5bXQ/ )
libre info (https://www.facebook.com/share/v/1SaMcrzxEv/ ),
Burkina 24 (https://www.facebook.com/share/v/1FioRXVD4J ).
Antoine BICABA