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Les Echos du Sud-Ouest

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Alexis DIOURBIEL guide de tourisme aux ruines de Loropéni:« La jeunesse doit connaitre l’histoire de ce site pour s’imprégner de l’œuvre magistrale abattue par leurs ancêtres »


Après quinze ans de carrière comme guide de tourisme aux ruines de Loropéni, M. Alexis DIOURBIEL est aujourd’hui un jeune qui inspire par son engagement et son abnégation. Guidé par la passion  il a su faire de son métier  une vocation.  Il est une mémoire vivante qui détient les secrets et l’histoire de ce site dont la renommée est devenue mondiale. Dans cette interview, M. DIOURBIEL nous parle  de son aventure passionnante de guide de tourisme. Lisez plutôt

Qui est Alexis DIOURBIEL ?

Alexis DIOURBIEL est natif de la localité de Loropéni. Et je travaille comme guide de tourisme aux ruines de Loropéni

En quoi consiste votre travail en tant guide de tourisme ?

En tant que guide de tourisme nous sommes les premiers ambassadeurs de ce site auprès des visiteurs et des touristes. Il s’agit d’expliquer l’histoire du site mais aussi celle de la localité ainsi que sa civilisation. En termes simples, il s’agit de guider les visiteurs du site en leur expliquant son histoire et le mode de vie des gens qui y habitaient à l’époque.

Comment êtes-vous arrivé là ?

C’est en 2004 que l’Office national du Tourisme burkinabè (O.N.T.B.) avait lancé un test de recrutement de guide nationaux à l’issu duquel j’ai été retenu. J’ai donc suivi une formation à Gaoua avec Madame Stella DRABO qui est l’une des personnes auprès desquelles j’ai beaucoup appris. C’est après cette formation que j’ai été placé ici dans les ruines de Loropéni comme guide. J’ai aussi bénéficié d’une formation en 2012 avec le Dr Lassina SIMPORE à Ouagadougou. Avec toutes ces formations ainsi que mes recherches personnelles, j’arrive à assurer pleinement mon rôle de guide de tourisme et à satisfaire les différents visiteurs.

Vous êtes natif de la localité. Cela explique-t-il votre engagement à servir comme guide dans ce site ?

C’est un avantage pour moi d’être natif de la commune parce que cela me permet de mieux expliquer avec une certaine originalité l’histoire du site. Certains visiteurs arrivent à détecter cela. Il y des questions auxquelles il est difficile de répondre si vous n’êtes pas originaire de la localité. Et moi j’arrive à répondre avec aisance à certaines questions qui souvent même n’ont de rapport avec le site. Tous les visiteurs ne comprennent pas le français mais moi j’arrive à leur expliquer l’histoire du site en anglais et souvent je le fais en lobiri.

Est-ce que le métier de guide exige de la passion ?

Etre guide de tourisme, c’est plus qu’une passion c’est une vocation. Un guide de tourisme qui n’est pas passionné ferait mieux de changer de métier. Plusieurs fois on a affaire à des visiteurs difficiles à contenir. C’est donc avec amour et cœur joie qu’on peut guider de tels visiteurs. Pour exercer ce métier de guide de tourisme il faut plus que de la passion.

Après 15 ans de carrière, quel est votre plus beau souvenir ainsi votre plus mauvais souvenir que vous gardez depuis que vous êtes guide de tourisme dans les ruines de Loropéni ?

Comme meilleur souvenir que je garde précieusement, ce sont les fouilles archéologiques que j’ai eu à réaliser sous la houlette du Dr Lassina SIMPORE et de M. Rodrigue un géo archéologue Français. Grace à cela j’ai eu des connaissances dans le domaine de l’archéologie et je m’en réjouis énormément. Le géo archéologue Rodrigue m’a même délivré une attestation que je conserve aujourd’hui comme un souvenir inoubliable. Quant au mauvais souvenir je n’en ai pas.

Rencontrez-vous des difficultés dans l’exercice de vos fonctions ?

Les difficultés ne manquent pas. La difficulté majeure que je rencontre ce sont les visiteurs grincheux qui souvent viennent avec de fausses données figées qu’ils tentent de me faire accepter.  Heureusement  lors des formations on nous inculque des valeurs éthiques qui nous permettent de maitriser ces situations. Si un guide déclenche une querelle avec un visiteur, c’est qu’il n’a pas mis en exercice ces valeurs éthiques. C’est donc au guide de se maitriser et d’expliquer avec certitude la vraie histoire du site de sorte que le touriste en soit convaincu. C’est ainsi que nous arrivons à minimiser cette difficulté.

Si vous étiez de Monsieur le Ministre des Arts, du Tourisme et de la culture, que lui  diriez-vous ?

Je lui dirai grand merci pour toutes ses actions qu’il a commencées dans la perspective de la promotion de la culture. Je suis très satisfait de ce que je vois et j’entends à travers les médias.   Ma prière est que les grands sites aient une grande visibilité et que le tourisme interne soit cultivé au Burkina. Nous sommes de nos jours 20 millions de Burkinabè ; imaginez un instant chaque année la moitié des Burkinabè faisait un tour sur le site. Mon souhait le plus ardent est que dans les années à venir les ruines de Loropéni soit l’un des sites touristiques les plus visités.

Quel est votre dernier mot ?

J’invite l’ensemble des Burkinabè à venir écouter l’histoire exceptionnelle des ruines de Loropéni. Une muraille âgée de mille mais qui est toujours sur pied et qui a été construite avec une très grande technicité. C’est dommage que la majorité des Burkinabè ignorent ce grand site. Il faut donc que les médias fassent une grande publicité autour des ruines afin d’amener de nombreuses personnes à venir les découvrir. La jeunesse doit connaitre l’histoire de ce site pour s’imprégner de l’œuvre magistrale abattue par leurs ancêtres.

Propos recueillis par Yekiremi Abdias FARMA

                                                         



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