Le vendredi 30 Mai 2025, la place du Maquis le Verger de Gaoua a vibré au son du balafon et de la danse traditionnelle Lobi, à l’occasion de la 3e édition de la Nuit du Balafon en pays lobi. Initié par l’Association pour la Promotion de la Culture et du Tourisme, cet évènement vise à valoriser et à préserver le balafon, un instrument ancestral et emblème de la culture lobi.
Cette nuit a rassemblé plusieurs artistes traditionnels, autorités administratives, coutumières et passionnés du son de cet emblématique instrument qu’est le balafon. Placée sous la présidence de Siaka Ouattara, Président de la Délégation Spéciale de Gaoua et le parrainage de l’honorable Valaire Dah, ancien député à l’assemblée nationale du Burkina Faso, cette nuit culturelle a bénéficié de la présence de Ève Carol Mariam Raïssa YAMWEMBA, Directrice Régionale de la Communication, des Arts, de la Culture et du Tourisme du Sud-Ouest.
Une célébration vibrante de la culture lobi
Le balafon et le tam-tam, c’est le dispositif emblématique de la musique traditionnelle lobi qui a illuminé la soirée. Plusieurs troupes venues de différentes localités de la région du Sud-Ouest se sont succédé, chacun apportant sa touche musicale, son énergie pour la réussite effective de cette soirée.
L’objectif affiché par les organisateurs à travers cet évènement est clair : sauver le balafon, un instrument fondamental en voie de disparition dans la communauté lobi. « Nous voulons dire à toute la communauté du Sud-Ouest que, nous n’avons pas le droit de perdre le balafon. Si nous le perdons, nous avons perdu notre âme d’autant plus que nous ne pourrons pas organiser de façon judicieuse nos évènements », a souligné Sié Dolokité HIEN, président de l’association.
Une relève assurée
Le bal de cette 3e édition de la Nuit du Balafon a été ouvert par une prestation envoûtante du jeune Sib Ollo Vincent, un balafoniste d’environ 09 ans. Avec ferveur et enthousiasme il a démontré que la jeunesse en est capable. Il a capté l’auditoire rapprochant les spectateurs de la scène, curieux de vivre chaque instant.
Après cette prestation époustouflante du jeune balafoniste, place aux troupes de Sidoumoukar, de Sanwara, de Ossoro, de Talière de Hello, Dagara et de Batié Nord. Les feuillages et le ciel accueillaient la poussière soulévée par des danseurs visiblement fiers de la danse lobi.
Un savoir à transmettre
La quintessence des sons a touché des âmes. C’est un évènement qui est d’une importance capitale dans ce monde fortement influencé par la modernité. « Une très belle appréciation de cette nuit de balafon. Le balafon fait partie de notre patrimoine culturel et matériel. C’est vraiment une grande satisfaction pour moi ce soir d’avoir participé à cette nuit et de voir des jeunes du rameau lobi s’égailler à travers le balafon ce soir », a apprécié Ève Carol Mariam Raïssa YAMWEMBA, Directrice Régionale de la Communication, des Arts, de la Culture et du Tourisme du Sud-Ouest.
Pour le patron de cette édition et par ailleurs président de la délégation spéciale de Gaoua, cette nuit est une activité culturelle majeure pour la commune de Gaoua. Il n’a pas aussi manqué d’apprécier cette noble initiative à sa juste valeur. « Nous félicitons l’association pour cette initiative qui va sans aucun doute permettre la transmission du savoir des anciens vers les plus jeunes », a-t-il justifié.
L’honorable Valère DAH, activement engagé derrière cette initiative en tant que parrain des trois éditions, ne regrette pas jusque-là. « Depuis le début, nous avons commencé l’aventure ensemble. Tout ce qui me motive, c’est la culture. Nous devons être fiers de là où nous venons, fiers de notre culture et surtout de ce que nous sommes. C’est à travers la culture que nous pouvons faire tout ce qu’il y a de bien pour ce pays. Si nous la perdons, nous serons des hommes sans racines, ni valeurs et sans bases », a-t-il martelé
Un avenir pour le balafon
Le balafon étant un patrimoine culturel et matériel, sa sauvegarde est bien plus que jamais nécessaire. C’est pourquoi à cette édition, les organisateurs ont bien voulu associer les jeunes à cet évènement. A cet effet, ils entendent faire de cet évènement une manifestation régionale et, dans les années à venir ouvrir un centre d’initiation au balafon afin que cet évènement puisse retrouver sa place d’entant en pays lobi.
Placée sous le thème « construction d’une communauté de paix dans la diversité socio-culturelle : place et rôle du balafon », cette édition s’inscrit dans la vision des plus hautes autorités pour un retour aux sources en vue de sauvegarder notre héritage culturel.
Wono Da