Il se tient dans le village de Sidoumoukar, commune de Gaoua du 03 au 07 septembre 2024 la 10ème édition du Festival de la Culture Birifor sous le thème «Culture, facteurs de résilience, de réconciliation et de cohésion sociale». Il est placé sous le co- parrainage de monsieur Samuel Da et d’Alain Kambou et vise à promouvoir et à pérenniser la langue et la culture Birifor. La cérémonie d’ouverture a été présidée par le gouverneur de la région du Sud-Ouest représentée par son conseiller technique chargé des questions culturelles Djentar Dabiré. Cette 10ème connait la présence d’éminentes personnalités parmi lesquelles figure l’ex maire de Gaoua Fiacre Kambou, personnalité d’honneur.
« La culture, c’est tout ce qui nous reste lorsqu’on a tout perdu », affirmait Edouard Herriot. Comme pour s’aligner derrière la thèse de cet éminent penseur, la communauté Birifor organise depuis 10 ans des séminaires pour discuter des questions liées à la pérennisation non seulement de cette langue mais, aussi de sa culture. Ainsi, ces séminaires qui réunissent essentiellement les peuples birifor du Burkina Faso, ceux du Ghana et de la Côte d’Ivoire sont une tribune pour la promotion et de valorisation de ce peuple qui est resté pendant longtemps incorporée dans certaines ethnies. « Le promoteur Sié Joël DA qui a mené ses études au Ghana, a compris que dans les 50 années à venir sur l’ensemble des langues parlées dans le monde, il y aura au moins 3000 langues parmi lesquelles figure la langue Birifor qui sont appelées à disparaître. Et c’est ainsi qu’il est venu et lancer cet appel aux fils et filles Birifor pour qu’ensemble nous puissions travailler à promouvoir notre langue et aussi notre culture », indique pasteur Pascal Hien, secrétaire du comité de suivi.
Pour y parvenir, des conférences publiques sur les patronymes et matronymes birifor, des danses, des jeux divers, des chants populaires, des compétitions de tir à l’arc, de balafon et d’art culinaire le tout couronné par une Assemblée Générale seront les temps forts de ce séminaire durant les 05 jours. Le gouverneur de la région du Sud-Ouest Boureima Savadogo par la voix de son conseiller technique chargé des questions culturelles trouve cette initiative très nécessaire car au regard de la thématique cela va en droite ligne avec les aspirations des plus hautes autorités du pays. « Le thème même est d’actualité aujourd’hui au Burkina Faso. Parce que quoi qu’on dise, partout où on se trouve, nous avons besoin de cohésion nationale qui nécessite forcement la valorisation de certaines valeurs dont la langue également. Et dès lors qu’il y a une activité qui prône la cohésion sociale, l’autorité a le devoir d’accompagner cette initiative », indique Dienta Dabiré, représentant du gouverneur.
La langue birifor faut-il le rappeler, fait partie des langues les plus parlées au Burkina Faso. Selon le Recensement Général de la Population et de l’Habitat (RGPH) de 2019, le Birifor est la 3ème langue la plus parlée dans la région du Sud-Ouest après le Dagara et le Lobiri. Au niveau national, elle occupe la 14ème place. Ces indices indiquent nettement que le Birifor est bel et bien une langue vivante au Burkina Faso.
Wonomana DA
