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Les Echos du Sud-Ouest

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Pascal DABIRE : Un jeune qui vit grâce à son savoir-faire


L’école n’est pas le seul moyen qui conduit à la réussite a-t-on coutume de dire. Il en existe bien d’autres. Pascal DABIRE a compris cette réalité. Après avoir  passé six ans à l’école et ne pouvant plus poursuivre il se lance dans la confection des tenues traditionnelles. Pour mieux découvrir cette activité dans un contexte de promotion de l’entrepreneuriat des jeunes, une équipe de bafujiinfos a passé du temps aux côtés de ce jeune.

   Des machines à coudre qui tournent à plein régime, c’est le constat qui se dégage dès l’entrée dans cet atelier de couture de tenues  traditionnelles détenu par le jeune Pascal DABIRE, sis  au secteur N°3 de Gaoua.  Ne pouvant plus poursuivre ses études après l’obtention de son certificat d’étude primaire(CEP) faute de moyen de ses parents, Pascal  s’est lancé dans l’apprentissage de la couture depuis 2005 refusant ainsi d’être à la merci de la rue. « Je suis né dans une famille de plusieurs enfants. J’ai fréquenté jusqu’à obtenir mon certificat mais  comme je ne pouvais plus continuer en sixième,  j’ai décidé d’apprendre la couture » explique monsieur DABIRE assis concentré devant sa machine à coudre appliquant son talent sur une tenue commandée par un client.
Aujourd’hui propriétaire d’un salon de couture Pascal DABIRE, dont le génie dépasse les frontières du Burkina  ne regrette pas avoir embrassé ce métier  « grâce à ce métier j’arrive à avoir de quoi me nourrir et nourrir ma famille et m’occuper de sa santé aussi. J’ai pu aussi construire une maison et m’acheter un moyen de déplacement. Ce métier en plus du matériel m’a permis de découvrir d’autres personnalités d’ici et d’ailleurs ».
Pascal DABIRE emploie dans son atelier  une dizaine de jeunes qui apprennent à coudre les tenues traditionnelles. Leur ambition,  maitriser un jour cette couture pour s’auto employer. POODA Lucain, un des apprentis couturier dit avoir fait 3 ans dans l’apprentissage de ce métier. Son objectif premier,  ne pas être à la charge de quelqu’un et arriver un jour à répondre à ses besoins.
Pour les clients, à l’image de DABIRE Urbain les prestations proposées par Pascal DABIRE sont  appréciables « les tenues proposées par Pascal sont de qualité car elles ne se déteignent pas. Aussi lorsqu’il fixe un rendez-vous il le respecte. C’est un modèle vraiment que la jeunesse doit suivre. »
Il est vrai que la  couture nourrit son homme. Toutefois des difficultés ne manquent pas. Il s’agit entre autres du manque de matériel de travail, du poids des taxes et quelques soucis avec les clients, qui ne viennent pas souvent à temps chercher leur tenue. Autres difficultés c’est le fait de ne pas pouvoir encadrer tous les jeunes qui demandent à être formés dans la couture traditionnelle parce que les machines sont en nombre insuffisants parce qu’elles coutent très chers affirme Pascal Dabiré « Beaucoup de jeunes apprécient ce que je fais. Ils viennent me voir pour apprendre mais c’est compliqué pour moi de les accepter en nombre important parce que le cadre et le matériel font défaut. Pour faire face à  ces difficultés j’ai  approché les services en charge de l’entrepreneuriat des jeunes, pour une demande d’aide afin d’agrandir l’atelier mais jusque-là je suis resté sur ma soif » regrette-t-il.
Doter son atelier de matériels adéquats, c’est le souhait de Pascal DABIRE.  Il lance donc un appel à toute bonne volonté et surtout aux autorités en charge de l’emploi des jeunes pour un appui conséquent, appui qui lui permettra de contribuer à créer de l’emploi en formant les jeunes qui n’ont pas eu de chance de poursuivre leur scolarité.

Sié Michael DAH



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