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Les Echos du Sud-Ouest

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L’habitat traditionnel dagara : Toute une culture dans un habitat


L’habitat traditionnel dagara dans son originalité regorge plusieurs aspects de la culture. Il est composé de plusieurs compartiments. Chaque compartiment représente une partie de la vie socioéconomique des dagara. Lassina Coulibaly, guidé par l’animateur culturel du musée de la femme de Dano Malick Kaboré,  a visité un habitat traditionnel dagara.

La partie la plus visible de l’habitat traditionnel dagara est la chambre haute. C’est une sorte de duplex qui joue le rôle de tour de garde de la famille. Le chef de famille y loge. Il est celui qui s’occupe personnellement de la sécurité de la maison. Du haut de l’habitat, il a le regard sur les ennemis qui voudraient attaquer les résidents de la cour. Il protège les siens contre les éventuelles attaques des ennemis ou des animaux féroces. Devant sa chambre se trouve l’entrée du grenier familial. Il est le seul à y avoir accès. C’est à lui seul de donner l’autorisation à n’importe quel membre de la famille pour y entrer.  A l’entrée principale de l’habitat, on y trouve un escalier. Il donne accès à la chambre du chef de famille. C’est cet escalier que les visiteurs prennent pour aller chez ce dernier.La première partie par laquelle l’on passe pour entrer dans l’habitat est une sorte d’espace où la femme dagara écrase les céréales à la meule. C’est également le lieu propice pour chanter les louanges de son mari. Pour celles qui ne sont par heureuses dans leur foyer, elles se font entendre à travers des chants de complaintes.

Entre cette partie où l’on écrase les céréales et les chambres, il ya un autre espace mais à ciel couvert. On y prépare le dolo. Ce dolo est consommé par toute la famille.L’accès aux chambres est conditionné naturellement par le passage au salon. AU salon on aperçoit une banquette spéciale destinée au chef de la famille. C’est dans cet espace qu’il s’entretient avec les membres de sa famille autour du dolo. On y remarque la partie inférieure du grenier familial. C’est ce grenier qui a son entrée juste en face de la chambre du chef de famille.

Un autre grenier plus petit se trouve au salon. Sa forme ressemble à une gourde. C’est une réserve de céréales pour la consommation de quelques jours. A défaut des céréales, on y stocke des arachides. Des vases posées les uns sur les autres s’adossent au mur. Ils contiennent les trésors des  épouses. Il s’agit des bijoux, des pagnes, des perles etc.

La porte de la chambre principale fait face au salon. Dans cette chambre loge l’épouse du chef de la famille. Il ya autant de chambre que d’épouses. Chaque épouse a une chambre à elle. L’épouse qui est de semaine empreinte un escalier au salon pour monter dans la chambre de l’époux. Une autre chambre est collée à celle de l’épouse. C’est là que les enfants et leurs grand-mamans dorment. Elle sert à héberger également les étrangers. Aussi, quand il y a un malade dont le cas est critique, c’est dans cette chambre qu’on le met en attendant qu’il rende l’âme. Cette chambre a une porte qui donne accès à un enclos. Tout le bétail de la famille est gardé dedans. Quand il y a un décès,  c’est là que le corps est lavé et habillé avant de le sortir pour les rites coutumiers. Pour les familles de forgerons, il existe une sorte de hangar qui fait office de forge. De l’intérieur de l’habitat, il n’y a pas d’accès à cette partie. Selon l’animateur culturel Malik Kaboré, la maintenance des outils de travaux champêtres est faite dans cette forge.

Lassina Coulibaly dit Lasscoul



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