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Les Echos du Sud-Ouest

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Algérie : Amar Saadani reprend du service au FLN


Amar Saadani, qui avait été débarqué de la direction du parti présidentiel en octobre 2016, vient d’être nommé au sein de sa commission électorale. Une réconciliation ?

Il avait quitté son poste à la tête du FLN pour « des raisons de santé ». C’est en tout cas ce qu’il avait affirmé le jour où il avait annoncé sa démission surprise du secrétariat général du parti historique. Aujourd’hui, Amar Saadani semble avoir retrouvé la forme en acceptant de siéger dans la commission électorale de son parti qui doit plancher sur les municipales du 23 novembre prochain.

Le week-end dernier, le patron du FLN, Djamel Ould Abbes, a rappelé la vieille garde du parti pour nourrir cette commission et repêcher, à cette occasion, des ministres qui n’ont pas survécu aux deux derniers remaniements. Aux côtés d’Amar Saadani, siégeront d’anciens ministres du gouvernement d’Abdelmalek Sellal, comme Abdelmalek Boudiaf, ancien ministre de la Santé et Abdeslam Chelghoum, ancien ministre de l’Agriculture, Boudjema Talai, ancien ministre des Transports ainsi qu’Abdelkader Ouali, ex-ministre des Travaux publics.

Le retour d’Amar Saadani a suscité la surprise au sein de la classe politique algérienne, qui l’avait vu être mis en disgrâce par l’entourage présidentiel en octobre 2016. Mais aussi en raison de son inimitié affichée avec le Premier ministre, Ahmed Ouyahia, qu’il a maintes fois accusé de « malhonnêteté » et de vouloir prendre la place de Bouteflika à la présidentielle de 2019.

Mais ce briscard de la politique a la peau dure. « Il signe clairement son retour en grâce. Le pouvoir cherche à se réconcilier avec lui car il sait qu’il a encore des appuis au sein du FLN. Il a besoin de lui », commente une source proche du parti.

Contexte difficile

Certes, Amar Saadani n’a jamais quitté les rangs le FLN, mais la décision de le nommer au sein de la commission électorale montre que la direction du parti présidentiel se serre les coudes dans un contexte difficile pour le pays. Difficultés économiques, planche à billets, endettement intérieur… Le plan d’austérité du gouvernement Ouyahia annonce des lendemains difficiles pour l’Algérie et risque d’entamer le morale des Algériens à la veille des élections locales de novembre.

Même si ces échéances ne devraient pas changer grand chose à la suprématie des deux partis au pouvoir (FLN et RND), elles constitueront un test décisif pour la participation électorale qui ne cesse de décliner.

Tous autour de Bouteflika 

Engagé à la tête du FLN en 2013 par Abdelaziz Bouteflika pour consolider son quatrième mandat, Amar Saadani a été donc rappelé au service d’un parti et d’un président dont de nombreuses voix demandant la démission. Le bouclier présidentiel peut désormais compter sur un (ancien) nouveau membre.

Jeune Afrique




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