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Les Echos du Sud-Ouest

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Commune de Gbomblora : Des tombes profanées par des orpailleurs dans le village de Tôbô


Des jeunes de Tôbô dans la commune rurale de Gbomblora province du Poni à la recherche du métal précieux profanent les tombent dans le village au désespoir des ainés. La présence de l’or en dessous des tombes expliquent cette pratique selon les orpailleurs.

 Une colline sacrée saccagée, des tombes profanées tout au tour de sa concession, il n’en faut pas plus pour mettre Yaro SOME un notable de Tôbô sur ses nerfs.

Des jeunes du village s’acharnent sur sa parcelle d’habitation à la recherche de l’or. Pour ces jeunes c’est la chasse au métal précieux à tout prix. A notre arrivée, c’est près d’une vingtaine de jeunes armés de pelles et de péguasses que nous trouvons en train de creuser.  En nous apercevant,  c’est la débandade.

 « Ils sont venus me surprendre et ont commencé à creuser. Je leur ai parlé en vain. Il y a moins d’une semaine, ils ont fait ressortir des ossements humains ici. Ils ont même découvert le cercueil de ma défunte femme, ils cherchaient à savoir où se trouve le crâne dans l’espoir d’y trouver de l’or à extraire.  La colline qui est juste à coté est sacrée. Mais,  voyez dans quel état elle se trouve. Il y a un natif du village chez qui ils ont creusé au bord d’une maison et elle s’est écroulée. Il est allé se plaindre auprès des autorités à Gbomblora, mais l’affaire est restée sans suite. Donc je n’ai plus eu le courage d’aller me plaindre » déclare le vieux SOME dans un état de désespoir total.

Au nord du village, on aperçoit une colline visiblement saccagée. Selon les témoignages de quelques notables, le site s’étend sur plus de 6 km. Tout un quartier est menacé de disparition. Un natif du quartier Tôbô  Ouélétéon, Dana Barthélemy DA a appris la nouvelle depuis son lieu de résidence dans une autre commune de la province du Poni. La concession de son défunt père est menacée de destruction par les jeunes orpailleurs. Aux abords de la concession se trouvent des champs de maïs, de sorgho et d’arachides. Depuis le mois d’avril les chasseurs du métal précieux n’ont pas hésité à y faire éruption. Au milieu des champs, des décombres d’une maison. « Ils affirment attendre que les gens terminent les récoltent pour venir recommencer à creuser. Ils disent que tout notre quartier est sur la ligne de l’or et qu’il faut que l’on déguerpisse. Ce sont des natifs du village qui s’adonnent à ce phénomène. Quand c’est ton propre frère, c’est vraiment difficile de réagir, c’est pourquoi nous demandons aux autorités compétentes de mettre fin à cette activité sinon tout un quartier de Tôbô risque de disparaitre » lance Dana Barthélemy DA.

Le président du conseil villageois de développement de Tôbô,  Dakiè SOME, lui ne sait plus à quel sein se vouer. Il affirme avoir interpelé les autorités au niveau de la préfecture et de la mairie de Gbomblora quand les jeunes orpailleurs étaient sur le point de détruire la première maison. Rien n’a été fait pour empêcher cela. Il indique qu’il n’est pas contre les activités d’orpaillage, mais que cela se fasse dans le respect de certaines règles. Le président du conseil villageois de développement de Tôbô,  Dakiè SOME lance alors un appel aux autorités compétentes afin qu’une solution soit trouvée pour le bonheur de tous.

Cette activité se passe alors que la mesure d’interdiction des activités d’orpaillage prise par le gouvernement pour minimiser les risques d’éboulements est toujours en vigueur. Elle prend fin officiellement le 31 octobre prochain.

Lasscoul



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One thought on “Commune de Gbomblora : Des tombes profanées par des orpailleurs dans le village de Tôbô

  1. DA Bafara Yves Lazare

    Eh! Mon tobo natal, j’ai les larmes aux yeux en laissant ces lignes. Où est passé donc le respect dû aux morts ?si nous n’y prenons garde, nous allons vers la déperdition totale or dans les saintes écritures,il est écrit, tous ceux qui vivront loin de toi oh Yahvé connaîtront la mort.

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