.
.

Les Echos du Sud-Ouest

.

Cameroun: Ahmed Abba, correspondant de RFI en langue haoussa, est libéré après 29 mois de prison


Ahmed Abba était accusé de terrorisme pour avoir couvert les activités de Boko Haram au nord du Cameroun. Il a été acquitté hier des faits les plus grave par le tribunal militaire de Yaoundé, mais a été condamné à 24 mois de prison pour «non dénonciation», une peine largement couverte par sa période de détention.

Un  rappel des faits

Après plus de deux ans  passés derrière les barreaux, le correspondant en langue haouassa de Radio France internationale (RFI) recouvrira bientôt la liberté. Il ne reste plus que quelques formalités judiciaires à remplir pour qu’Ahmed Abba, puisque c’est de lui qu’il s’agit,  dise au revoir à ses geôliers pour rejoindre sa famille. Ainsi en a décidé le Tribunal militaire de Yaoundé qui, après maints reports, a réduit à 24 mois sa peine. Or, arrêté le 30 juillet 2015, et condamné à 10 ans de prison ferme assortis d’une amende de 85 000 euros, en première instance en avril dernier, pour  « non-dénonciation d’un acte terroriste » et « blanchiment de produit d’un acte terroriste » (ce dernier chef d’accusation ayant finalement été écarté en appel), Ahmed Abba aura passé 29 mois dans les liens de la détention et cela, en dépit de l’immense clameur que sa condamnation avait suscitée au-delà des frontières camerounaises. Quand on sait qu’au Cameroun, les condamnations d’emprisonnement ferme sont le plus souvent confirmées en appel quand elles ne sont pas tout simplement revues à la hausse, on ne peut que se féliciter de l’allègement de la peine de notre confrère qui, pour avoir fait son travail, « n’avait rien à faire dans une prison ». Et c’est peu dire. Du reste , on a l’impression que la Cour d’appel elle-même était gênée aux entournures, consciente qu’elle était que le dossier Ahmed Abba était juridiquement « vide ». C’est pourquoi pour sauver  la face de la Justice camerounaise, elle a décidé de réduire à 24 mois sa peine d’emprisonnement ferme de 10 ans.

RFI




Laisser un commentaire

Votre adresse e-mail ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *