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Les Echos du Sud-Ouest

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Batié : Une candidate au CEP ne compose pas faute d’acte de naissance


Après une année scolaire émaillée de difficultés, l’espoir de Mounatou DIALLO élève en classe de CM2 va s’effriter à quelques jours de la composition des épreuves. Elle n’a pas pu prendre part à la course pour le décrochage du CEP session de 2020. La raison de cette disqualification d’office, elle ne possède pas d’extrait d’acte de naissance. Pour mieux comprendre la situation bafujiinfos a effectué le déplacement sur batié.

« Ma disqualification au CEP me rend très triste. Mes amies de classe vont aller en sixième et moi je serai toujours au CM2.  Je demande au gouvernement de m’aider et tous les enfants qui sont dans la même situation que moi »  confie DIALLO Mounatou élève en classe de CM2 à l’école batié A.  « J’avais remis l’extrait de l’enfant à sa mère pour qu’elle garde, malheureusement au moment venu pour récupérer l’extrait, sa maman a fouillé toute la maison elle n’a plus retrouvé le document. On a été dans les services habiletés à établir l’extrait de naissance mais on n’a pas eu gain de cause jusqu’à ce que la date de la composition arrive et l’enfant n’a pas pu composer. » Explique Hamidou DIALLO père de DIALLO Mounatou.

Le cas  de cette fille n’est pas isolé. Dans la province du Noumbiel ce sont de nombreux enfants qui fréquentent sans un document officiel. Une situation qui s’explique par plusieurs facteurs. « La problématique de  la question des actes de naissance se situe à plusieurs niveaux dans la province du Noumbiel. Premièrement les parents eux même généralement ne voient pas l’importance de ce document. Deuxièmes dans la plupart du temps ce sont les enfants eux même qui décident d’aller à l’école. Et nous étant là pour la cause des enfants on les accepte. Les parents ne s’engagent pas à trouver l’acte de naissance. L’enfant va donc rester sans extrait progresser jusqu’en classe d’examen. Quand on les interpelle ils ne s’y intéressent pas. » A laissé entendre Maminèzou Parfait HIEN   directeur provincial de l’éducation préscolaire primaire et non formel du Noumbiel, avant d’expliquer : « chaque année, on rencontre ces cas d’enfants sans extrait dans la province. Les enseignants prennent l’initiative de venir en aide à ses enfants pour qu’ils puissent poursuivre leur scolarité.  Autre élément c’est que plusieurs séances de sensibilisations sont organisées à l’endroit des parents d ‘élèves pour enrichir leur mentalité et leur faire comprendre l’importance de ce document. »

En outre des efforts consentis par les autorités du Burkina, des associations font de la délivrance des extraits d’actes leur cheval de bataille. C’est le cas de  l’Association pour la Promotion des Droits Humains de l’Education et de la Culture dans le Noumbiel(APDHEC).

Pour son premier responsable Modeste DABIRE « L’APDHEC intervient dans 40 villages et a pour mission prioritaire, sensibiliser les parents à l’établissement des extraits d’acte de naissance. Parce qu’il y’a des préjugés autour de cette question et il faut travailler dans la mentalité afin que les parents comprennent. De nombreux parents refusent de faire les actes des enfants pour des questions culturelles. Certains disent qu’on ne peut pas donner un nom à un enfant non encore initié. »

La province du Noumbiel enregistre toujours des communes où beaucoup d’enfants et parents d’enfants  ne disposent pas d’extraits d’actes de naissance.

SIE MICHAEL DAH



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