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Les Echos du Sud-Ouest

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Autonomisation de la femme: L’Association« Sifoka » de Kampti s’investi dans la production du soumbala


Reconnu pour ses vertus contre l’hypertension, le Soumbala  est un produit  bien prisé par les femmes pour la cuisine. Issu de la transformation des grains du néré et Traditionnellement produit à la main et de façon strictement artisanale, le soumbala connait, depuis peu, un début de production semi-industrielle. L’Association« Sifoka » de Kampti en est un exemple dans la production du Soumbala au Sud-ouest.

Le soumbala est un assaisonnement à odeur forte, très prisé en Afrique de l’Ouest et reconnu pour ses vertus contre l’hypertension.
A « Paix ville », un quartier de la ville de Kampti, les membres du groupement de femmes « Sifokha » en langue lobiri qui signifie soyons solidaire s’activent à la production du soumbala. Ces braves femmes, pleines de vie et de joie nous ont expliqué volontiers, les différentes étapes de la fabrication du soumbala. Si autrefois tout se faisait à la main au mépris des règles élémentaires, de l’hygiène et de la propreté, les transformatrices de Kampti qui ont bénéficié de plusieurs formations sur ce métier fabriquent désormais le soumbala avec davantage de soins.

De l’avis de Kambou Hortense, le processus de production du soumbala est assez long et méticuleux et peut prendre 3 jours. Elles achètent d’abord les grains de néré  et pour la transformation, elles trempent une quantité de graines dans l’eau pour en extraire les saletés et les cailloux. Ensuite, elles pilent ces grains puis procèdent à un premier lavage. Après cette étape, les grains sont bouillis pendant environ une heure. Une fois retirés du feu, ils sont pillés au mortier pendant 30 minutes pour être épulchés. Juste après, le produit obtenu est lavé à grande eau au moins quatre fois successivement pour le débarrasser des débris. Les grains de néré désormais blanchâtres sont immédiatement remis à la marmite pour être bouillis jusqu’à cuisson. Ensuite, on les sèche au soleil et les conditionne dans des sachets pour la vente.

Pour quel marché ?

L’Association « Sifokha » de Kampti dit produire du soumbala de qualité mais est confrontée à un problème de marché. Le soumbala ainsi obtenu est conditionné dans des sachets et placé sur le marché local. « Nous les vendons en détail chaque jour de marché de Kampti et souvent les jours ordinaires, nous faisons de porte en porte afin de chercher la clientèle », confie Victoire Kambou. En tout cas, l’objectif de qualité et d’hygiène dans la transformation du soumbala est aujourd’hui atteint, reste maintenant la grande problématique de la commercialisation nous a confié Mme DA née DA Watil présidente de l’association Sifoka de Kampti. Toute fois, l’association dit aussi être confrontée à un problème de matériel de production. Elle demande par ailleurs du soutien en matériels semi-industriels comme des décortiqueuses de grains de néré, des marmites et des Fournaux à Gaz pour faciliter la production de soumbala.

Tout porte à croire donc que l’accès au marché pour la filière néré n’est pas pour demain. En attendant, les femmes qui s’adonnent à cette activité ne le regrettent point. Elles utilisent les bénéficies générés par cette activité pour mener d’autres activités également génératrices de revenus ; ce qui leur permet de s’auto prendre en charge. Née depuis 2010 et reconnue en 2012, l’expérience de l’association Sifoka des femmes solidaires de Kampti qui compte une vingtaine de femmes a aujourd’hui pas mal d’adeptes qui y viennent pour apprendre. C’est le cas de Félicité Da qui dit avoir beaucoup appris dans l’association. C’est dire que c’est un secteur porteur que l’Etat doit encadrer et soutenir  l’autonomisation des femmes.

Sansan Bertin SIB

tinosbs@gmail.com



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