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Les Echos du Sud-Ouest

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Côte d’Ivoire : Carte postale de la région du Bounkani


 La Côte d’Ivoire est un pays qui de nos jours est perçu aux yeux du monde comme un pays à forte potentialité agricole avec la production massive du café-cacao qui génère pratiquement plus de 60% des recettes du Pays. Ce pays compte pratiquement 31 régions dont la région du Bounkani qui est voisine à la région du Sud-ouest du Burkina Faso. Cette région à forte potentialités agricoles, touristiques et culturelles, Bafujiinfos vous emmène à la découvrir.

La région du Bounkani est située entre 8°10’ et 10°00’ de latitude Nord et entre 2°30’ et 4°10’de longitude Ouest, précisément au Nord-Est de la Côte d’Ivoire. Sa superficie totale est de 21.476 km² délimitée au Nord par la région sud-ouest du Burkina-Faso, au Sud par la région du Gontougo (CI), à l’Est par les régions de Upper west et de Savannah du Ghana et à l’ouest par le fleuve Comoé qui constitue une frontière naturelle avec la région du Tchologo (CI). Suivant le recensement général de la population de 2014, la population est estimée à 267 167 habitants. Elle est peuplée par trois grands groupes ethniques : les Koulango, les Lobi, et les Malinkés installés dans ses 04 départements que sont : Doropo, Téhini, Nassian et Bouna qui en est le chef-lieu de région. C’est cette position stratégique de la région du Bounkani qui fait d’elle un véritable pôle économique et une croisée des chemins entre plusieurs peuples des pays voisins qui effectuent des échanges de toutes natures, notamment culturels.

A la découverte du conseil régional

Créée par décret n°2011-263 du 28 septembre 2011, la région du Bounkani est depuis 2012 une entité décentralisée par la loi n°2012-1128 du 13 décembre 2012. Elle est gérée depuis sa création par un conseil de région, composé de 29 conseillers repartis dans tous les quatre départements : Bouna, Doropo, Téhini, et Nassian avec pour chef lieu de région la ville de Bouna. Sa mission principale est le développement local pour l’amélioration des conditions de vie des populations.

Entreprendre, innover, s’engager de manière pérenne sont les valeurs sur lesquelles le conseil régional s’appui  pour relever les défis de demain afin d’assurer aux hommes et aux femmes une égalité de chance pour l’amélioration de leurs conditions de vie. Le conseil régional du Bounkani c’est aussi des services spécialisés, des agents compétents, rassemblés autour des valeurs africaines : la rigueur, la solidarité, et le don de soi. Tous aussi conscients des défis majeurs à relever pour une économie croissante et une agriculture en plein essor.

La région du Bounkani depuis 2013 est dirigée par monsieur HIEN Philippe. Ce dernier  se fonde sur l’espoir pour la bonne conduite de la destinée de sa région. Car dit-il: « Pour mener à bien une tâche, la conduire à l’accomplissement et marquer pour toujours des vies, il faut une vision mais bien plus un leitmotiv qui guide et vous pousse à toujours aller de l’avant. Pour notre part, nous avons choisi de nous laisser guider par l’espoir. Ce mot qui marque nos actions quotidiennes et nous fait croire en un lendemain meilleur, il s’agit de l’espoir. L’espoir pour la Côte d’Ivoire. L’espoir pour le Bounkani. L’espoir d’un avenir prometteur pour les populations de cette région qui est la plus vaste du pays ».  Dans cette région considérée comme une terre des travailleurs ou la cité du futur, de nombreuses actions de développement ont été menées dans les secteurs de l’éducation, l’hydraulique, la voierie, l’électrification, et dans le secteur de la santé. Aussi chaque année, des fonds considérables sont investis pour l’autonomisation de la femme par le soutien des associations et groupements féminins.

Atouts particuliers. D’abord l’agriculture

Naturellement dotée d’atouts considérables pour l’exercice de l’agriculture, la région du Bounkani est la plus grande productrice d’anacarde et de karité mais aussi, du « kponan », une variété d’ignames très prisées partout en Côte d’Ivoire. De 327 595 tonnes en 2012, la production du kponan est passée à plus de 786 579 tonnes en 2016. L’agriculture vivrière est destinée à l’autoconsommation et le surplus à la commercialisation. On y retrouve également le maïs, le mil. Un cheptel considérable constitué en grande partie de troupeaux de bœufs et de moutons. L’effectif des animaux est passé de 22000 têtes en 2012 à 69450 têtes pour l’année 2016. Classé premier producteur national de la noix de cajou et de l’igname « kponan », elle représente un pôle d’investissement à expérimenter.

Une région riche de ses peuples et en culture

Subdivisée en quatre grands départements : Bouna, Doropo, Téhini et Nassian, le Bounkani est la région il faut le rappeler, la plus vaste de la  Côte d’Ivoire avec 267167 habitants dont les femmes représentent à peu près la moitié de la population, pour un effectif total de 133111. Riche de ses peuples tous aussi particuliers les uns que les  autres, la région du Bounkani est majoritairement composée de quatre (04) grandes communautés : Les Koulango (détenteurs de la royauté et propriétaires coutumiers des terres), les Lobi (grands agriculteurs et éleveurs), les Malinkés (essentiellement des commerçants) et les Camara. Chaque communauté possède un patrimoine et une histoire qui lui est propre. On y retrouve également des danses traditionnelles telles que : Le Bouri, le djoro, et le binan ou binbo magistralement orchestré et exécuté par les communautés Lobi, la danse royale, tout un art et un langage repris par les initiés koulangos (synchrone du porte-parole de la cours royal), le Kroubi, réalisé par les jeunes filles malinké, le yaka, un merveilleux assemblage de chants, de costumes et de chorégraphie dansé par la communauté Camara et le Douoho (synchrone du chef de la communauté de libisso).

Les sites touristiques de la région

La région du Bounkani est également riche en patrimoines culturelles et touristiques. On a entre autres le poste militaire de Téhini (vers 1800). Il est  un bel exemple d’architecture coloniale. Bâtiment construit vers 1800 par l’administration coloniale pour servir de ligne en matière de communication postale.

On a également le cimetière des colons français qui compte de nombreuses tombes de colons morts à ce poste. Aussi, il y a les maisons coloniales construites sur une colline dominante où on a une belle vue panoramique, ses maisons servaient d’habitations aux colons en poste. Il y a aussi les rochers de Gbadjoudouo, site très attrayant pour les amoureux de la nature. Car ces rochers offrent des formes géométriques d’une grande beauté magistralement dessinées qu’on admire à perte de vue. Certains ont la forme des hommes, des doigts humains, des animaux, d’autres ont la forme de la marmite déposée sur des foyers. Autre site touristique à visiter dans la région du Boukani est la première mosquée. Monument historique de style soudanais, construit en banco. Il est intéressant de visiter cette ancienne mosquée qui est construite depuis 1800 et située au quartier « Imanso ». Aujourd’hui, ce joyau architectural est dans un état de dégradation très avancé que, si rien n’est fait pour le réhabiliter, il risque de disparaitre.

 Les monts de Piaye-kinta se situent aussi dans un site qui procure une sensation de rêve et bien indiqué pour ceux qui apprécient la nature et les merveilles qu’elles procurent. Ensemble de monticules composés de rochers qui offrent un spectacle beau à voir. Endroit très favorable aux pique-niques, aux excursions, aux retraites.

Le parc national de la Comoé

On ne peut parler de potentialités touristiques de la région du Bounkani sans faire mention de son parc national de la Comoé. Il est le plus grand parc national de l’Afrique de l’ouest avec 1.149.150 ha de superficie. Il porte le nom du fleuve Comoé qui le traverse. Le parc national de la Comoé a été déclaré réserve de biosphère en 1982 et patrimoine de l’UNESCO en 1983 en raison de la diversité de flore qu’il présente notamment la forêt tropicale. Il bénéficie également de la présence de deux grands cours d’eau (La Volta Noire et le fleuve Comoé) qui donnent à la terre et à l’écorégion, un taux d’humidité adapté à une biodiversité plus riche que les zones environnantes. Il couvre plus de la moitié de la région du Bounkani et regorge les principales richesses floristiques de la région fort de ses 620 espèces végétales identifiées.

A l’image de la flore, le parc constitue le lieu par excellence de découverte des espèces fauniques de la région du Bounkani. Les principales essences fauniques sont les céphalophes (biches), les éléphants, les buffles, les singes, les chimpanzés, les hippopotames, les crocodiles nains, les pintades etc. Nous vous en dirons pas plus, allez donc participer aux grandes activités culturelles de la région comme le Festival des danses traditionnelles du Bounkani : FESTIBO et le « Djokhabinan » ou la fête du mil et profitez visiter personnellement la région du Bounkani, la cité du futur.

Sansan Bertin SIB

tinosbs@gmail.com

 

 



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2 thoughts on “Côte d’Ivoire : Carte postale de la région du Bounkani

  1. Abou Dekakota

    Je m’incline, merci beaucoup pour vos recherches, belle description. Bravo bravo, c’est ce que j’appelle du Journalisme.

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