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Les Echos du Sud-Ouest

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Conférence sur la parenté à plaisanterie : L’eau et le feu comme symboles de la parenté à plaisanterie


Ce Samedi 26 octobre 2019 s’est tenue en marge des journées de retrouvailles des membres du groupe Facebook « Cascades+ Kénédougou et Sud-ouest », une conférence publique sur la parenté à plaisanterie. Elle a été animée par monsieur Djièm PALENFO en présence des représentants de plusieurs des ethnies du Sud-ouest et des Cascades.

« La parenté à plaisanterie : pratique séculaire de maintien et de promotion de l’équilibre social », c’est le thème qu’a développé le conférencier du jour en la personne de Djièm PALENFO, professeur d’anglais à l’occasion des journées de la parenté à plaisanterie qui ont débuté ce 26 octobre au musée national de Ouagadougou. D’entrée de jeux, le conférencier comme définition dit que la parenté à plaisanterie est une pratique sociale qui s’exerce pour réguler les rapports sociaux. Cette parenté à plaisanterie tire ses origines dans la résolution des conflits. Dans le développement du thème, monsieur PALENFO a indiqué que la parenté à plaisanterie est un phénomène qui marche sur des principes. Ces principes sont entre autres : d’éviter des insultes ou des injures sur les défauts physiques des personnes avec qui on plaisante, éviter l’adultère entre les parents à plaisanterie, proscrire les injures sur les mamans, interdiction de verser le sang etc.

Parenté à plaisanterie, une richesse pour les peuples du Sud-ouest et des Cascades et du Kédougou

Pour le conférencier, l’alliance et la parenté à plaisanterie doivent être utilisées comme outils préventifs aux conflits afin de jouer pleinement leur rôle dans la cohésion sociale. C’est donc une richesse à préserver. C’est d’ailleurs la raison pour laquelle maitre Ambroise FARAMA parrain de ladite cérémonie de renchérir que la parenté à plaisanterie doit viser deux objectifs : La prévention et la résolution. Prévenir les crises qui pourraient subvenir et trouver les mécanismes de résolution de ces crises au cas où elles surviendraient. La parenté à plaisanterie est l’unique pratique qui permet qu’aucune parole ou qu’aucun comportement ne vexe, l’essentiel est de ne pas verser le sang. C’est le seul moyen qui permet à un clan, une famille d’adresser des injures, des moqueries à un autre clan ou famille sans que cela ne vexe personne.

 L’eau et le feu comme image de la parenté à plaisanterie

La parenté à plaisanterie permet de résoudre beaucoup de conflits latents. Elle permet de détendre l’atmosphère lors des décès. Elle résout les crises sociales. Et pour le conférencier  la parenté à plaisanterie c’est comme l’eau et le feu. Quand le feu brule il faut l’eau pour l’éteindre. Cela pour dire que quand un conflit nait entre les peuples du Sud-ouest et qu’on fait intervenir ceux des cascades ou du Kénédougou, ce conflit doit finir. Et si le pardon est accordé en présence des parents à plaisanterie communément appelés les « djontchiè », les « djonmousso » en dioula ou les « maaldar » en lobiri ce conflit est d’office enterré. Monsieur PALENFO a donc suggéré que cette parenté à plaisanterie soit institutionnalisée dans notre pays.

Pour clore la conférence la parole a été donnée aux représentants de certains groupes ethniques présents à la conférence. Ce fut une occasion pour eux de s’adonner à des joutes oratoires entre parents à plaisanterie, mais aussi de rendre des témoignages sur leurs expériences concernant le bien-fondé de l’alliance à plaisanterie. Invite a été faite aux participants de faire leur cette pratique qui est un pacte social pour éviter les conflits.

Sansan Bertin SIB



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