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Les Echos du Sud-Ouest

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Gestion des données du système éducatif : Mamadou Traoré conçoit le logiciel « libérateur »


 Mamadou TRAORE est professeur de Maths-SVT au lycée municipal de Diébougou. Ce pédagogue est aussi informaticien. Il a mis au point un logiciel  dénommé « Libérateur ». Ce logiciel à l’usage du monde éducatif, allège les tâches des professeurs, de l’administration scolaire et des élèves. En effet, il permet de calculer les moyennes, les notes pondérées et assure le classement les élèves par ordre de mérite. En plus, il génère les bulletins de notes,  les livrets scolaires, les statistiques et les propositions de fin d’année et bien d’autres. Dans les classes d’examens, il fournit les résultats des examens blancs. Ce logiciel peut être actualisé chaque année ce qui peut permettre une utilisation à l’infini. Bafujiinfos est allé à la rencontre de son concepteur.

Bafujiinfos : Quelles sont les raisons qui vous ont motivé dans la conception de ce logiciel ?
Mamadou TRAORE: Tout d’abord, ce sont les difficultés et la multiplicité des tâches que l’enseignant et l’administration scolaire sont amenés à accomplir.  Je me suis dit qu’avec le peu de connaissance que j’ai en informatique,  je pouvais faire quelque chose pour au moins soulager les collègues et l’administration. C’est tout simplement alléger le travail du monde éducatif qui a été le motif.

Bafujiinfos : Pourquoi le choix de ce nom « Libérateur « ?

Mamadou TRAORE : Il faut dire que c’est après des réflexions sur plusieurs noms que j’ai choisi le nom « Libérateur « parce que vu le travail que ce logiciel fait, j’ai estimé que c’est ce nom qui sied bien  Avec ce logiciel, nous n’avons plus rien à faire si ce n’est pas calculer les moyennes par discipline et attendre les bulletins et les livrets scolaires pour les signer. La majeure partie des tâches étant prises en compte par le logiciel donc ça vient nous libérer.

Bafujiinfos : qu’est-ce que ce logiciel permet de faire concrètement ?

Mamadou TRAORE : Ce logiciel permet d’accomplir des tâches comme le remplissage des bulletins de notes, des livrets scolaires, les entêtes des bulletins, les calculs des moyennes et des notes pondérées, le classement des élèves par ordre de mérite, les appréciations des conduites des élèves, les conditions d’octroi des tableaux d’honneur, etc. En plus, il génère les bulletins de notes et les livrets scolaires, les statistiques et les propositions de fin d’année. Dans les classes d’examens, il fournit les résultats des examens blancs. Et les paramètres d’actualisation permettent d’actualiser, chaque année scolaire le logiciel pour une utilisation à l’infini.

Bafujiinfos : La conception de ce logiciel vous a pris combien de temps ?

Mamadou TRAORE : Sa conception m’a pris en réalité six (06) ans avec l’expérimentation. C’est en 2012 que je me suis lancé dans les recherches et j’ai fini en 2016.  Et c’est à cette date que j’ai   commencé avec la première expérimentation. Avec cette expérimentation, j’ai fait le tour des établissements qui ont  utilisé le logiciel pour recueillir les suggestions et reprendre le travail pour intégrer les suggestions et corriger les failles. La deuxième expérimentation a concerné l’année scolaire 2017-2018.

Bafujiinfos : En tant qu’enseignant, comment avez-vous pu concilier votre profession et cette activité ?
Mamadou TRAORE : Ça n’a pas été facile parce qu’il faut aller en classe, il faut donner les cours et en même temps travailler sur le logiciel .Ce sont mes temps libres, les congés et les vacances que j’utilise pour la conception. Pendant l’année scolaire, je consacre au moins deux heures (02h) par jour pour réfléchir sur le travail.
Bafujiinfos : Quelles sont les difficultés rencontrées lors de la conception du logiciel ?
Mamadou TRAORE : Des difficultés j’en ai rencontrées. Je suis un être humain et on ne peut pas  concevoir une chose pareille sans difficultés. La première difficulté, se situait au niveau de la programmation parce qu’il fallait s’inspirer des textes régissant le fonctionnement des établissements, voir la réalité et  programmer en fonction de cela. Comment programmer pour que ça réponde à la réalité ? Quand j’ai commencé le travail, je me suis dit que dans un an ou dans quelques mois  je pouvais finir le travail. Les formules ne sont sur le net ou bien  avec quelqu’un. Il a fallu mon inspiration personnelle jusqu’à trouver la bonne formule qui puisse prendre en compte la réalité. Il y a des formules qui m’ont pris six (06) mois, d’autres neuf (09) mois. La deuxième difficulté est d’ordre  matériel.  Des fois, je travaille et le délestage survient, quand l’autonomie de l’ordinateur ne tient pas, tout repart à zéro. Troisièmement, le travail demande beaucoup de concentration .Je suis obligé de me retirer au lycée (Lycée municipal de Diébougou)  ou au collège  (collège Nayo de Diébougou) pour pouvoir travailler dans le calme. La quatrième difficulté est le fait que je n’ai pas senti trop d’accompagnement de la part de mes collègues et c’est normal parce qu’on ne croyait pas à la chose. On me regardait comme un plaisantin. Cela a été un leitmotiv pour moi parce que quand on ne te croit pas, cela devient un défi à relever. Enfin, les déplacements ont été une difficulté. Quand un établissement se procure le logiciel, il faut être à ses côtés du fait que c’est l’expérimentation pour savoir qu’est-ce qui ne va pas.

Bafujiinfos :         Votre dernier mot.
Mamadou TRAORE : Le dernier mot, c’est d’abord remercier la presse en générale et en particulier Bafujiinfos qui est venu pour s’entretenir avec ma modeste personne par rapport au travail que j’ai fait. Ensuite dire merci à tous ceux qui m’ont soutenu d’une manière ou d’une autre. Notamment, je dis un grand merci à Monsieur Gustave DA et  Hamidou SANKARA respectivement Proviseur du lycée de Bapla et directeur du collège d’enseignement général de Nicéo. Voici des gens qui ont cru en moi, m’ont accompagné, m’ont soutenu et m’ont encouragé. Actuellement, je suis à une vingtaine d’établissements qui utilise mon produit et je prie Dieu que le produit  leur soit utile. Je dis merci également à ma famille parce que, quoi qu’on dise si vous n’avez pas l’accompagnement de votre famille, notamment votre épouse ce n’est pas sûr que ça aboutisse. Durant six (06) ans, vous êtes absents à la maison. Vous revenez la nuit ou à midi pour manger. Donc, je dis merci à ma famille, à mes amis, à mes collaborateurs et tous ceux qui m’ont soutenu. Les mots me manquent pour leur exprimer ma reconnaissance.

 

 



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