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Les Echos du Sud-Ouest

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ASSOCIATION GRAINE DE PAIX : les encadreurs des cercles de paix et des droits humains (CPDH) outillés à Gaoua


L’association Graine de paix a organisé le 10 novembre 2018 à Gaoua un atelier de formation à l’intention des encadreurs des cercles de paix et des droits humains (CPDH). Ces éducateurs venus de différents établissements secondaires de la région du Sud-ouest ont été outillés sur les droits humains et les dispositions à prendre dans les lieux de culte et les établissements scolaires pour prévenir d’éventuelles attaques terroristes.

 

Ce sont au total dix-neuf (19) encadreurs  des CPDH de dix établissements secondaires des provinces de la Bougouriba, du Ioba, du Noumbiel et du Poni qui ont bénéficié de cette formation.  Cet atelier de renforcement des capacités vise à  les outiller  sur les droits humains et les dispositions à prendre dans les lieux de culte et les établissements scolaires en cas d’attaques terroristes. Les participants ont eu droit à cet effet, à des communications sur ces thèmes. La première communication portant sur le contexte sécuritaire a été présentée par le Pasteur Henoc SIB, président de l’association Graine de Paix. Il a d’abord rappelé la période de  l’introduction du terrorisme au Burkina Faso ainsi que les différents groupes terroristes qui opèrent dans la bande sahélienne. Il a dans son intervention tenté de montrer les mesures à prendre pour prévenir les attaques terroristes dans les lieux de culte et les lycées et collèges. Il a laissé entendre que les populations civiles ne sont pas encore la cible des terroristes néanmoins elles sont victimes d’assassinats ciblés quand elles sont soupçonnées de complicité avec les forces de défense et de sécurité. Pour conclure, le Pasteur Henoc dira que « la lutte contre le terrorisme est comme une course de relais qui exige du coureur de l’endurance et une remise en cause permanente. Elle n’est pas l’apanage des seules forces de défense et de sécurité. Il s’agit d’une lutte commune qui nécessite l’implication de tous les acteurs ».

La deuxième communication a été présentée par Ata Emmanuel DAH sur le nom et la nationalité, deux aspects fondamentaux des droits humains. Le constat est que beaucoup d’enfants au Burkina ne disposent pas de documents d’identité. Le nom et la nationalité sont deux éléments importants et caractéristiques de la personne juridique. Ils sont aussi des éléments de l’état civil de la personne a-t-il souligné. Le nom est attribué tandis que le prénom est choisi. Le communicateur a apporté des éclaircissements sur les conditions du choix du nom en évoquant les cas  d’enfants nés dans un mariage ou hors mariage, des enfants de parents inconnus ou adoptés entre autres. Il a insisté pour dire que dans tous les cas le nom ne doit pas porter atteinte à la dignité de l’enfant. Cependant, toute personne peut changer de nom si celui-ci justifie d’un intérêt légitime à le faire.

Ces communications ont été suivies d’échanges entre formateurs et participants. Ces derniers ont jugé cette formation fructueuse et pensent qu’elle pourra les aider à mieux mener les activités d’encadrement des enfants dans les CPDH.  Domètièrou SOME est professeur au lycée communal de Dano et encadreur des CPDH au lycée communal de cette ville. Pour elle, les thèmes abordés sont  pertinents et les contenus développés vont leur permettre de mieux encadrer les enfants surtout dans un contexte où l’insécurité va grandissant un peu partout. Elle a ajouté que leurs connaissances sur le nom et la nationalité étaient limitées,  mais la communication leur a permis de mieux comprendre et leur permettra de pouvoir gérer certaines situations qui se présentent à eux,  que ce soit à l’école ou dans leur milieu de vie. Elle  reconnait cependant qu’il n’est pas facile de gérer des enfants surtout quand ils sont nombreux. Cependant, elle  s’est réjouie que beaucoup d’élèves soient intéressés par les animations dans les CPDH parce qu’ils apprennent également beaucoup à travers ces cercles. Dans un premier temps, il y a la conduite. Ensuite, il y a la faculté de transposer  ce qu’ils ont appris à la maison et cela  leur permet de résoudre plusieurs problèmes a conclu Domètièrou SOME. Sawadogo Karim,  professeur d’EPS au lycée provincial du Noumbiel est également encadreurs de CPDH. Pour lui, « Il est important d’aborder ce sujet avec les élèves. Et même avant cette formation, j’ai déjà commencé avec eux surtout les tout petits qui ont cours avec moi de 17 heures à 18 heures. Quand ils finissent les cours, je leur donne des conseils avant de les libérer. Quand je commence à animer, les enfants sont intéressés » a-t-il laissé entendre.  

Les participants ont également échangé sur les difficultés liées à la mise en œuvre de leurs programmes d’activités. Du fait des mouvements sociaux qui ont secoué le monde de l’éducation l’année scolaire écoulée, certains cercles n’ont pas pu mener toutes les activités prévues. Ata Robert DAH a invité les encadreurs à redoubler d’effort pour réaliser au moins deux activités par mois car le programme doit prendre fin en mars 2019. Il a été décidé de l’organisation d’un concours inter cercles en mars sur la promotion du civisme.

L’association Graine de Paix œuvre pour la promotion du civisme, de la non-violence et des droits humains. Elle met place en depuis 2016 un programme dénommé Cercles de Paix et de Promotion des Droits Humains dans 10 établissements secondaires de  la région du sud-ouest dont l’objectif est de contribuer à la réduction de la violence et de l’incivisme dans les établissements secondaires de la région du sud-ouest. Ce programme est prévu pour prendre en mars 2019.

Dar Flavien DA.



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One thought on “ASSOCIATION GRAINE DE PAIX : les encadreurs des cercles de paix et des droits humains (CPDH) outillés à Gaoua

  1. Kambou Sié Elie

    Courage à cette association et longue vie à elle pour son effort quotidien pour le mieux vivre ensemble dans la cohésion et la paix.
    Il revient à chaque acteur de mettre du sien pour que cette paix ne soit pas un vain mot mais un comportement à adopter dans nos actions quotidienne.

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